Aromia bungii (Faldermann 1835) - Le longicorne à col rouge
1 Présentation de l’espèce
⚠️ Le texte ci-dessous est extrait de la fiche descriptive du longicorne à col rouge que nous avons préparée pour l’application Agiir (https://ephytia.inrae.fr/fr/C/27328/Agiir-Le-longicorne-a-col-rouge).
1.1 Critères de reconnaissance du longicorne à col rouge
Le longicorne à col rouge, Aromia bungii (Faldermann 1835), est un coléoptère, il a donc des élytres (ailes antérieures coriaces formant une « carapace »). Il appartient à la famille des Cerambycidae (appelés aussi capricorne ou longicorne) : il possède des antennes très longues.
Les larves vivent sous l’écorce et creusent des galeries dans le bois en se nourrissant. Lorsqu’elles sont matures, les larves mesurent entre 42 et 52 mm et sont de couleur blanc ivoire.
La tête est enfouie dans le thorax. Il existe deux types de larves : la forme A est plus allongée et la forme B plus ramassée. Les larves sont très difficiles à reconnaître car elles sont très semblables à la plupart des larves de Cerambycidae. L’identification est impossible sur la base des photos uniquement.
1.2 Espèces pouvant prêter à confusion
La planche ci-dessous regroupe plusieurs espèces de longicornes européens qui ressemblent au longicorne à col rouge. La planche respecte la taille relative des différentes espèces.
1.3 Cycle de développement
Le cycle du longicorne à col rouge dure entre 2 et 4 ans en fonction de la latitude et du climat, et comprend un stade œuf, un stade larvaire, un stade nymphal et un stade adulte. Les œufs sont allongés, blanchâtres et mesurent environ 2 mm. Ils sont pondus par centaines à la base des arbres sous l’écorce et éclosent environ 10 jours plus tard. Les larves creusent des galeries dans le bois jusqu’à atteindre le cœur du tronc. Le longicorne à col rouge hiverne à l’état larvaire. Les larves atteignent la maturité au bout de 20 à 30 mois, mesurent alors 50 mm, et se transforment en nymphes au printemps. La nymphe est jaune pâle et mesure entre 22 et 38 mm de long. Ce stade nymphal dure entre 17 et 23 jours. L’adulte émerge entre juin et août et vit pendant 2 à 3 semaines.
1.4 Plantes hôtes et dégâts
Les dégâts sont causés par les larves d’Aromia bungii qui creusent des galeries sous l’écorce des arbres, pouvant atteindre jusqu’à 60 cm de longueur. Les larves peuvent se nourrir de l’aubier, du duramen ou même du bois des branches. L’arbre attaqué est affaibli : la croissance est ralentie et les blessures le rendent plus sensible aux maladies. Une sciure rougeâtre est éjectée en grande quantité par les larves et s’accumule au pied ou à la base des branches de l’arbre attaqué, signalant ainsi la présence du longicorne. Lorsque l’adulte émerge il laisse un trou d’environ 12 mm de diamètre dans l’écorce.
Le longicorne à col rouge est un ravageur qui s’attaque essentiellement aux arbres du genre Prunus : pêcher, abricotier, cerisier, prunier, etc. Des dégâts importants ont été constatés en Chine ainsi qu’en Italie dans les vergers fruitiers. D’autres signalements de plantes hôtes autres que Prunus ont également été rapportés : peuplier blanc (Populus alba), peuplier blanc de Chine (P. tomentosa), plaqueminiers (Diospyros sp.), ptérocaryer de Chine (Pterocarya stenoptera), châtaignier chinois (Castanea mollissima), chênes (Quercus sp.), noyer royal (Juglans regia), margousier (Azadirachta indica), olivier (Olea europaea), bambou des tisserands (Bambusa textilis) ou grenadier (Pumila granatum).
1.5 Historique de l’invasion
Le longicorne à col rouge est natif de l’Asie de l’Est : Chine, Mongolie, extrême Est de la Russie, Vietnam, Corée et Taiwan. Son expansion géographique est facilitée par les activités humaines car l’insecte est capable de se dissimuler dans divers matériels transportés. Il a ainsi été intercepté à plusieurs reprises dans des marchandises importées, aux États-Unis (port de Seattle en 2009, port de Blaine en 2020) ou dans des palettes au Royaume Uni (Bristol, en 2008). Il n’a cependant pas été capable de s’établir dans ces régions. En revanche, il a pu s’établir en Allemagne (Bavière), où il a été découvert en plein champ en 2011. Il a ensuite été détecté en Italie en 2012 sur des arbres du genre Prunus, et il est désormais présent dans les régions de Naples et de Milan. Le longicorne à col rouge a également été détecté au Japon en 2013 sur Prunus.
Jean-Claude Streito & Marguerite Chartois, 19 September, 2024